FAUNE

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Bouquetin des Alpes
 

Le bouquetin se reconnaît à ses grandes cornes, qui peuvent atteindre chez le mâle 15 kg et mesurer 70 cm (parfois 90 cm). Elles ne tombent jamais et les anneaux de croissance permettent de déterminer l’âge de l’individu. L'animal peut mesurer jusqu’à 1 m au garrot et peser de 80 à 120 kg pour les mâles. Les femelles, appelées « étagnes » ne pèsent que 50 kg. Leurs cornes sont beaucoup plus courtes, très fines et sans bosses. Plus pointues, elles sont aussi plus dangereuses. Les bouquetins sont des herbivores ruminants. La couleur du pelage varie sensiblement en fonction des saisons. En hiver, il s’épaissit et prend une teinte brun foncé, quasiment noire. Au printemps, les bouquetins muent et leur poil s’éclaircit. Leur pelage est donc beige au niveau du ventre et noirâtre dans le bas des pattes et de leur courte queue.
Le Bouquetin affectionne les falaises abruptes, les à-pics et les parois escarpées dans lesquels il se meut avec agilité grâce à ses sabots adhérents.
Dans les Alpes, selon les saisons, on peut le trouver entre 500 à 3 300 m. L'été les animaux montent vers les cols les plus élevés, les sommets ou les crêtes pour profiter des pâturages non consommés par les autres herbivores. Mâles et femelles, accompagnés des jeunes de l’année forment des hardes qui comptent jusqu’à 30 animaux. A l’automne les troupeaux se séparent. En hiver, ils se rencontrent plus bas vers 2000 m ou moins et peuvent même descendre jusque dans les vallées pour trouver de la nourriture.

Des réintroductions successives

Grâce à différentes réintroductions, l'espèce se trouve de nouveau aujourd'hui dans la quasi-totalité du massif des Alpes, mais de façon très discontinue, en petits habitats dispersés. Au cours du XXe siècle, quelques animaux en provenance du Grand Paradis sont venus naturellement renforcer les populations locales en vallée de la Maurienne (Savoie), qui ont résisté comme le groupe italien à l'extinction, du fait de leur isolement géographique. Ils étaient une soixantaine quand eut lieu en 1963 la création du Parc national de la Vanoise qui décida de protéger intégralement l'animal et de l’adopter comme emblème. Des animaux commencent alors à sortir des frontières du parc pour recoloniser progressivement ses alentours.

Une espèce protégée

Les réintroductions successives sur l'arc alpin ont permis d'améliorer l'état de conservation de l'espèce. Cette restauration a valeur d'exemple, c'est un modèle de réussite. En France et en Italie, l'espèce fait l'objet d'une protection stricte et totale. En France, le bouquetin est non chassable depuis 1962 et protégé depuis 1981. Aujourd'hui, plus de 50 000 bouquetins (estimation 2012) sont présents sur l'ensemble des Alpes et cette population globale est désormais stable avec une légère tendance à l'augmentation, ce qui a conduit l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à considérer que le Bouquetin des Alpes n'est plus une espèce en péril. Toutefois, cet effectif masque une diversité de situations locales, qui interrogent quant aux facteurs susceptibles d'influer la démographie de l'espèce. En effet, la faible diversité génétique des populations de Bouquetin est un facteur de fragilité pour ceux-ci.
 

Suivi scientifique du Bouquetin en réserve

Dans le contexte épidémiologique actuel, la veille sanitaire a été renforcée sur les réserves naturelles de Haute-Savoie. Une fiche sanitaire complète a été élaborée en partenariat avec un vétérinaire de l’ONCFS. Celle-ci doit être remplie par les gardes si un individu « suspect » est rencontré. Des noyaux de populations connus en réserve naturelle sont suivis pour estimer la tendance d’évolution des effectifs. La méthode scientifique choisie permet uniquement d’interpréter les tendances sous forme d’augmentation, de stabilité ou de baisse des effectifs.Un groupe de travail sur les protocoles de suivis des populations de bouquetins s’est aussi constitué dans le cadre du programme ALCOTRA IBEX 

Les programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) et STOM (Suivi Temporel des Oiseaux de Montagne)

 

Le CEN74 s’implique dans le suivi des oiseaux communs de plaine et de montagne en participant aux relevés de données de deux programmes du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN).

Le STOC est coordonné par le Centre de Recherches par le Baguage des Populations d’Oiseaux (C.R.B.P.O.). Ce programme a pour objectif d’évaluer les variations spatiales et temporelles de l’abondance des populations nicheuses d’oiseaux communs. Il est basé sur des points d’écoute réalisés chaque printemps, à au moins 4 semaines d’intervalle. Tous les oiseaux vus et entendus sont notés, et un relevé de l’habitat est également effectué, selon un code utilisé dans d’autres pays européens et adapté pour la France. Ce suivi est mis en place, depuis 2010, dans les réserves du Bout du lac d’Annecy, du Roc de Chère et du Delta de la Dranse.

Globalement, la France a perdu 25% de ses oiseaux nicheurs en milieu agricole. Les oiseaux forestiers vont un peu mieux mais sont en diminution, seules les espèces généralistes, rencontrées dans tous les types d’habitat, se portent bien, bénéficiant sans doute du déclin des autres… (Jiguet F (2016). Les résultats nationaux du programme STOC de 1989 à 2015).

Le second programme appelé STOM est un suivi est coordonné par Parcs nationaux de France, le centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive de Montpellier et le Centre de Recherches sur les Ecosystèmes d'Altitude (CREA). Il répond à la question suivante : « Comment évolue sur le long terme l'abondance des oiseaux communs dans les habitats ouverts d'altitude ? ». Ce suivi est mis en place depuis 2013 dans les réserves naturelles du Massif des Aiguilles Rouges, de Sixt-Passy, de Passy et des Contamines-Montjoie. 

 

Lagopède

Dans le cadre d’un programme de recherches sur la biologie du Lagopède alpin mené par le GRIFEM (Groupe de Recherches et d’Information sur la Faune dans les Ecosystèmes de Montagne) et l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage), le CEN74 participe à la récolte de données sur l’espèce via des comptages au chant et des comptages au chien. Les dernières données collectées en 2017 émanent pour la plupart, du suivi précis par télémétrie d’oiseaux marqués et concernent la reproduction de l’espèce sur plusieurs massifs de Haute-Savoie : Haut-Giffre dont la réserve naturelle de Sixt-Passy, réserve naturelle du Massif des Aiguilles Rouges, Massif du Mont-Blanc. 

 

Brochure Lagopère en version pdf 

Contact : Jean-françois Desmet :

Photo ci-contre : pose d'un collier GPS sur un individu Lagopède

 

 

 

 

Tétras-Lyre 

Le CEN74 participe au vaste programme de l’Observatoire des galliformes de Montagne visant à : 

  • Estimer les populations de coqs chanteurs 
  • Estimer les tendances des effectifs 

Dans ce cadre, un tirage aléatoire de secteurs sur l’ensemble du massif Arve-Giffre a été réalisé. Le tirage comprend des secteurs sur les réserves naturelles de Sixt-Passy, Passy, Aiguilles rouges.  

Le suivi du succès de reproduction est également déterminé grâce à l’échantillonnage des nichées à l’aide de chiens d’arrêt sur des zones de référence déterminées par l’OGM. La réserve naturelle de Sixt-Passy abrite les sites de référence.

Libellules, milieux aquatiques et changement climatique 

FNE Haute-Savoie a lancé un projet de recherche sur la distribution des libellules spécifiques d'altitude. L'objectif est d'améliorer les connaissances sur la distribution actuelle des espèces spécifiques d'altitude mais aussi sur leurs habitats préférentiels et leurs répartitions. Il s’agira de modéliser l'impact du changement climatique sur ces dernières. En terme opérationnel, il s’agira d’identifier les milieux qu'il faut restaurer ou ceux qu'il faudrait créer pour permettre la préservation à court ou moyen terme de ces populations, pour lesquelles notre département a de fortes responsabilités à l'échelle nationale.

Pendant trois années, entre le 20 juillet et le 15 aout, des collectes de données standardisées sont réalisées au-dessus de 1900 mètres d'altitude, sur les libellules (Coenagrion hastulatum (Charpentier, 1825), Aeshna caerulea (Ström, 1783), Aeshna juncea (Linnaeus, 1758), Somatochlora alpestris (Selys, 1840), Somatochlora arctica (Zetterstedt, 1840) et Leucorrhinia dubia (Vander Linden, 1825)), et sur leurs habitats. Les communes concernées sont situées sur les hautes-vallées de l'Arve et du Giffre (Samoëns, Sixt-Fer-à-cheval, Vallorcine, Chamonix-Mont-Blanc, Servoz, Passy, Magland et Arâches).
Le CEN74 est impliqué au travers des territoires d'étude inclus dans certaines réserves naturelles de Haute-Savoie (Carlaveyron, Vallon de Bérard, Aiguilles Rouges, Sixt Passy et Passy).

Contact : Marie Hébert :

 

 

Date de publication sur le site : 
Mardi, 15 Décembre, 2020